En 2013, le site PC-Brico, et pas que, a remarqué que la concurrence Samsung/Apple est très forte. Nous avons sélectionné des sources intéressantes pour parler un peu des deux concurrents...
Le fait que 30 % de l'Iphone est fabriqué dans les usines Samsung est mal vu et cela est en faveur de Samsung !
Les composants de Apple sont assemblés à Foxconn, en Chine, voici une vidéo d'un envoyé spéciale sur France 2. CONDITIONS DE TRAVAIL A FOXCONN :
"Le sous-traitant informatique Foxconn continue de faire parler de lui. Ce géant taïwanais, qui emploie plus de 1.2 millions de collaborateurs, assemble les produits de grands noms de l’électronique à l’instar de Apple, HP, Nintendo, Sony, Microsoft ou encore Amazon.
Une vague de suicides à répétition avait placé Foxconn sous le feu des projecteurs en 2010 et 3 employés ont trouvé la mort en juin dernier dans une explosion à l’usine de Chengdu.
Foxconn a vu sa réputation s’écrouler aux Etats-Unis le 6 janvier dernier suite à la retransmission d’une partie du texte « Agonie et extase de Steve Jobs » de l’acteur Mike Daisey diffusée dans l’émission de radio « This American Life ».
Ce spécialiste du monologue avait alors été très critique envers Foxconn mettant en lumière les conditions exécrables de production des appareils électroniques dans les usines de Shenzen. Sa pièce, fondée sur des faits réels et d’autres fictifs, a immédiatement eu un impact majeur. De nombreux quotidiens, interloqués par ce texte, envoyèrent leurs journalistes spécialisés enquêter sur place.
Ce fut le cas du New York Times. Dans son édition du 25 janvier, le quotidien rapportait les mauvaises conditions de travail des employés de Foxconn.
Suite à cela, des appels au boycott d'Apple furent lancés et de nombreuses manifestations organisées devant les Apple Store en février dernier, poussant la marque à demander un audit et à adhérer à la Fair Labor Association (organisation visant à l’amélioration des conditions de travail des usines dans le monde entier)."
"Foxconn avait alors promis des améliorations tout en déplorant de fausses accusations.
Mais l'entreprise refait la Une des médias aujourd’hui suite aux conclusions établies par une ONG de défense des droits des travailleurs basée à Hong Kong, le China Labour Bulletin.
Celle-ci estime que rien n’a véritablement changé et que les conditions de travail des salariés de la firme sont toujours aussi mauvaises et inquiétantes.
Geoffrey Crothall, porte-parole de l’ONG, dénonce des horaires extensibles, un management qui frôle le harcèlement et des pratiques dangereuses dans certaines usines. « Tout cela existe encore. Je ne pense pas qu’il y ait eu des améliorations au cours des derniers mois. Je ne pense pas que Foxconn ait vraiment changé quoi que ce soit », a-t-il déclaré à l’agence de presse Reuters.
De son côté, Apple vient de publier son rapport mensuel sur le temps de travail des ouvriers travaillant pour ses fournisseurs. Le rapport s'appuie sur 110 usines et prend en compte 500 000 employés. Pour la firme, 89% de ces ouvriers sont en conformité avec les règles définies par les entreprises. A savoir un maximum de 60 heures par semaine.
Apple admet cependant que 16% de ces ouvriers effectuent des semaines de plus de 60 heures. La durée moyenne pour les ouvriers employés par ses sous-traitants est estimée quant à elle à 48 heures par semaine. Et de reconnaître officiellement que des efforts doivent continuer à être accomplis. Un progrès ou un moindre mal selon le point de vue où l'on se placera.
Ironiquement, le grand concurrent d'Apple, le coréen Samsung, réfléchit lui sérieusement à implanter des moyens de production sur le sol Américain. Un moyen de progresser encore plus sur un marché où les clients ne sont pas insensibles au « patriotisme économique ». "
Parodie d'une publicité d'Apple de Greenpeace Switzerland sous cc qui traduit une certaine défiance vis à vis de la marque.
SAMSUNG (01net)
Contrairement à Apple, qui ne possède plus d’usine depuis près de dix ans mais
défrayait tout de même la chronique du fait des conditions de travail des ouvriers employés par ses fournisseurs, Samsung conserve la haute main sur des dizaines de centres de fabrication à travers le monde, et notamment en Chine.
L’ONG China Labor Watch, qui n’épargnait pas Apple récemment et égratignait le travail d’audit et d’analyse de la Fair Labor Association, vient de publier
un rapport de 122 pages sur les conditions de travail des ouvriers de huit usines appartenant, au moins partiellement, à Samsung.
Shenzhen Samsung Kejian Mobile Telecommunication Technology. Environ 500 ouvriers. Propriété de Samsung à hauteur de 60 %. Production principale : des téléphones portables.
Huizhou Samsung Electronics Co, environ 10 000 ouvriers. Propriété de Samsung à 99 %. Produit surtout des lecteurs MP3/MP4, des enceintes et des lecteurs DVD.
Tianjin Samsung Mobile Display (TSMD), environ 3 500 ouvriers. Propriété de Samsung à 95 %. Produit essentiellement des écrans pour mobiles.
Il y en a cinq autres comme ça. Cinq usines où nos smartphones, téléviseurs connectés, ou même nos réfrigérateurs sont fabriqués. Huit usines en tout, où China Labor Watch a relevé des violations au code du travail chinois.
Source : China Labor Watch.
Le rapport de lister et détailler, sans faiblir, seize entorses majeures. A commencer par les heures supplémentaires. Sept des huit usines maintiennent un rythme de travail qui implique une surcharge de travail plus de la moitié de l’année ou avec des heures supplémentaires de plus de 100 heures par mois avec parfois un seul jour de repos sur la période. La palme revenant à Tianjin Samsung Mobile Display avec 186 heures supplémentaires par mois pendant les périodes de pointe.
Ces cadences de travail sont imposées dans certaines de ces usines. Et pire encore, quand elles ne le sont pas, la faiblesse des revenus de base oblige les ouvriers à faire des heures supplémentaires pour subvenir à leur besoin. Cette situation dantesque aboutissant à ce que les ouvriers se portent volontaires pour ce genre de traitement.
Ces horaires inhumains s’ajoutent également à des conditions de travail « épuisantes ».« Presque toutes les usines requièrent que la plupart des ouvriers travaillent debout pendant toute leur journée de travail, même pendant les périodes de travail supplémentaire qui durent de 11 à 12 heures ». Un inconfort insupportable qui n’est pas nécessaire. Les tâches quotidiennes pouvant être accomplies assis, comme l’ont fait remarquer certains salariés.
Droits élémentaires niés
Une main-d’œuvre qui, bien souvent, n’a pas de contrat, ou doit se contenter d’une feuille blanche. Et c’est encore un des meilleurs cas, puisque China Labor Watch a relevé certaines occasions où les salariés travaillent sans être payés. Notamment pendant les réunions régulières convoquées en dehors des horaires habituels, et non payées. Parfois, les salariés ne sont tout simplement pas payés au-delà de 36 heures supplémentaires. Leur direction leur donnant alors des jours de repos en plus… qu’ils prendront quand la production ralentira. A savoir quasiment jamais.
Des violences passives, qui deviennent parfois actives. Dans certaines usines, notamment chez TSMD, toujours, l’ONG a relevé des comportements violents, verbaux ou physiques.

Photo d'un dortoir d'ouvriers travaillant pour Samsung. Source : China Labor Watch.
Et la litanie de ces abus et horreurs continue avec le travail de mineurs. Rendu possible grâce à un management qui falsifie les informations des cartes d’identité de leur détenteur. Une tendance à se tourner vers de jeunes travailleurs, parce qu’il est plus facile de les abuser, plus facile de les mener en bateau et qu’ils sont également plus enclins à coopérer. D’ailleurs, le rapport note crûment que lorsque l’embauche des femmes est favorisée, c’est parce que ces dernières ont tendance à plus facilement accepter certains abus et certains règlements jugés« frauduleux ou simplement cruel ».
Mais la palme revient certainement au dixième point de la liste dressée par China Labor Watch. Il indique que les salariés doivent payer des sommes extraordinairement élevés aux agences pour l’emploi qui les mettent en contact avec leurs futurs exploiteurs ? Ainsi, certains de ces intermédiaires prélèvent jusqu’à 100 euros par personne alors que le salaire mensuel moyen de base pour ce genre de poste est inférieur à 212 euros.
Ambivalence de notre responsabilité
De ce rapport, on ressort mal à l’aise, se sentant coupable, comme souvent dans ce genre de situation. Se posent toujours et encore les mêmes questions : notre consommation, nos besoins (ou envies) high-tech, la croissance chinoise et les intérêts de quelques géants valent-ils tous ces sacrifices ? Certes, la Chine traverse actuellement sa révolution industrielle comme l’Europe au 19e siècle, mais se dire que notre passé absurde se répète ailleurs, est-ce vraiment une consolation ? A lire ce rapport, on a en tout cas l’impression que le tableau est encore plus sombre que celui dressé par les divers rapports sur les usines des fournisseurs d’Apple. Un lien qu’on ne peut évidemment qu’établir. Et d’ailleurs China Labor Watch le pose d’emblée, dans le titre de son document : « Est-ce que Samsung viole les brevets d’Apple sur la maltraitance des ouvriers ? » Une bonne question. Mais, une chose semble certaine, pour ces brevets-là, la justice risque de ne pas être saisie de sitôt…